La féminitude de Sego

Publié le par Netzag

Sego et Sarko ne sont pas du même tonneau, ne rament pas dans le même bateau présidentiel. Quand sarko verse dans son vase électoral un trop-plein larmoyant de charité (envers les miséreux, les handicapés, les malades, les sans-logis, les chomeurs, etc.), c'est un beau discours, soit,  mais je n'y crois pas. Dans son discours d'après premier tour il ne manque que les chiens et chats abandonnés. Quand il cite jean Jaures, je n'y crois pas. L'impression qui reste est celle d'un bon coup électoraliste. D'ailleurs, il ne s'agit pas de croyance mais d'impression, de résonance entre un corps et la parole qui l'incarne. Sarko porte un costume et un discours de droite, Sego en tailleur blanc l'adoucit. Quand Sarko menace (par exemple les chômeurs s'ils n'acceptent pas deux propositions d'emploi), Sego parle de respect et de dossiers humainement complexes, ou encore des resquilleurs à col blanc dont personne ne semble trop se préoccuper.

sego2.jpegSego a ouvert en grand les placards de la gauche en parlant de sécurité, d'autorité, de famille, de la marseillaise, d'économie social, de discipline. C'est vrai quoi, un policier de gauche n'est pas tout à fait la copie conforme d'un policier de droite. Mais à la grande différence d'un Sarko, son discours sur l'autorité rassure.

En privé, les "éléphants" la haissent (mais la haine elle aussi est intéressante tout comme celle qui la provoque), souhaitent qu'elle perde (comme les chiraquiens vis-à-vis de Sarko). Mais Sego rayonne et brille de ses dents blanches royalement lumineuses d'où luit ce sourire malicieux.

Sego séduit-elle du fait qu'elle est une femme, belle de surcroît? Sinon pourquoi la France serait-elle sous le charme?

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Réponse sans ambiguité grâce à un sondage Ipsos de novembre 2006:
 Question: "Qu'est-ce qui vous attire le plus dans la candidature de Ségolène Royal"
 Résultat: 37% des sondés répondent "c'est une femme", tandis que 21% estiment qu'elle "incarne le renouveau de la gauche" et 18% qu'elle est "la seule capable de battre Nicolas Sarkozy au deuxième tour".

Idem chez les sympathisants socialistes: 41% répondent "parce qu'elle est une femme", 33% qu'elle incarne le renouveau de la gauche et 30% qu'elle est la seule capable de battre M. Sarkozy.


Quand on demande à Julia Kristeva dans "Le nouvel Observateur" du 8 février 2006:
"Qu’est-ce qui vous séduit dans la personnalité de Ségolène Royal ?"
J.K :   "Séduisante ? Non, c’est autre chose : évidente,  au rendez-vous de l’histoire, et en prise sur l’opinion.  Pourquoi ? D’abord parce qu’elle démontre que La Femme n’existe pas, il n’y a que des femmes. Ségo ne représente qu’une de ces versions de la féminité, peut-être la plus impressionnante produite par le  catholicisme français : la beauté physique s’allie chez elle au dépassement de soi, dans le désir de gouvernance qui parachève la maîtrise des affects. Les passions de l’amante sont ici verrouillées  sinon  absentes, et le mystère des profondeurs maternelles a disparu sous la brièveté du langage pragmatique qui semble venir  du dehors, rebondit sur le sourire et ignore royalement les débats du dedans. Baroque ? Erreur : elle est stricte, surveillante surveillée. La fin du tout sexuel ? Ouf, quel soulagement !"

Ou encore, dans un tout autre genre, bernadette Chirac: "Ségolène Royal peut être une candidate sérieuse, elle peut même gagner. Ses petits camarades socialistes ne lui feront pas de cadeaux, mais l’heure des femmes a sonné. Regardez Angela Merkel en Allemagne. Ségolène a un look, et à l’heure actuelle ça compte beaucoup....A l’avenir, il y aura de plus en plus de femmes pour commander les hommes. C’est bien embêtant pour eux, mais c’est ainsi."

Ou bien Sollers: "
La femme est l’avenir de l’homme », disait Aragon.
Nous y sommes.
Mais Ségolène Royal
aurait-elle autant de succès si elle s’appelait Ségolène Buffet ? J’en doute, et le mot royal prend ici toute sa dimension subliminale. Le vieux rêve monarchique français refait sourdement surface et Marie-Antoinette n’aura pas perdu sa tête pour rien. Oui, les femmes montent, elles convainquent, elles rayonnent. Voyez Michelle Bachelet au Chili : « C’est le temps des femmes pour le bonheur des hommes. » Ségolène, aussitôt, prudente, met un bémol : « Il ne faudrait pas donner le sentiment que les femmes arrivent d’un coup. » D’un coup, non, cela pourrait inquiéter l’ennemi immémorial qui craint de voir se rétrécir son empire."

et encore Sollers: "Attention, je dis attention : séduction oui mais dénuée de sexualité. On ne peut pas lui faire le moindre procès en dévergondage. Le mot séduction ne lui convient pas : il s’agit d’une présence réelle qui nous vient d’ailleurs. Tel un gourou, elle plane au-dessus des instincts. Ce qui lui confère une certaine autorité. Et réfute l’industrialisation de la sexualité. Ce qui n’obère pas un déchaînement de fantasmes dans les mois à venir."

Et pourtant, certains hommes l'ont jugé à l'aune de son pouvoir d'érotisation. Ainsi avez-vous noté que Segolène Royal arrive
en 6e position dans le palmarès des "100 filles les plus sexy du monde" du magazine pour homme FHM, dans son édition française devancant Loana (8e), Eve Angeli (27e), Laetitia Casta (47e) ou encore Sophie Marceau (66e)? http://www.leblogtvnews.com/article-2968264.html

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Alors, Sego serait-elle l'incarnation de marianne, en figure de la liberté coiffée d'un
bonnet phrygien mais aux seins cachés par un costume poitevin?

Publié dans Divers

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